CF. Tabeti-Bentahar*a (Pr), S. Benaoufa (Dr), F. Bouzouinaa (Pr)

a SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE CHIRURGIE ORALE, Oran, ALGÉRIE

* tabeti.cherifa@gmail.com

La tumeur de Neumann ou tumeur gingivale à cellules granuleuses (TGCG) a été décrite pour la première fois par Neumann en 1871 [Gupta et al 2004]. C’est une tumeur rare de la période néonatale, avec prédominance féminine.

La série rapportée concerne sept nouveaux nés de sexe féminin ayant présenté une TGCG. Deux patientes ont été opérées (excision) sous anesthésie locale, quatre sous anesthésie générale dont une âgée de 8 jours car la TGCG était obstructive et chez une patiente, les parents ont refusé la chirurgie et une surveillance a été instaurée jusqu'à régression totale de la formation (au bout de dix mois).

La TGCG est le plus souvent unique, parfois multiple, pédiculée ou sessile. Elle est uni ou multilobulaire, de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre. Elle est hautement vascularisée. Son siège de prédilection est la face antérieure de la crête alvéolaire supérieure, le plus souvent dans sa partie moyenne [Dhingra et al 2010]. L’histologie confirme le diagnostic en montrant une tumeur formée de larges cellules rondes ou polygonales centrées par des noyaux ronds ou ovalaires, avec un cytoplasme granulaire et un stroma tumoral (la présence d’un épithélium typique de la muqueuse, la vascularisation du stroma tumoral très riche en collagène et l’absence de composants nerveux).

Des cas de régression spontanée ont été décrits par nécrose spontanée. Le traitement de la TGCG recourt à la chirurgie sous anesthésie générale (de préférence) ou locale lorsqu’elle est volumineuse et obstructive ; elle peut cependant régresser spontanément et nécessiter alors une surveillance régulière.